Anne BEREST, autrice de La Carte postale
Le vendredi 19 novembre 2021, la classe de 1ère 3 a eu le plaisir de rencontrer Anne BEREST, autrice de La Carte postale.
Extrait de la 4ème de couverture : « C’était en janvier 2003. Dans notre boîte aux lettres, au milieu des traditionnelles cartes de vœux, se trouvait une carte postale étrange. Elle n’était pas signée, l’auteur avait voulu rester anonyme. L’Opéra Garnier d’un côté, et de l’autre, les prénoms des grands-parents de ma mère, de sa tante et son oncle, morts à Auschwitz en 1942. Vingt ans plus tard, j’ai décidé de savoir qui nous avait envoyé cette carte postale. J’ai mené l’enquête, avec l’aide de ma mère... ».
Ce roman dense, de 500 pages, avait de quoi effrayer les élèves, cependant, beaucoup se sont laissés transporter par le récit familial de l’écrivaine qui évoque la déportation, durant la seconde Guerre mondiale, de ses arrière-grands-parents ashkénazes et d’une partie de sa famille.
Les élèves ont d’abord interrogé Anne BEREST sur la part de fiction présente dans un récit relatant des évènements de l’histoire familiale. L’autrice a expliqué comment elle a insufflé une dimension romanesque à des faits avérés pour donner vie à ses personnages et du rythme à sa narration. Elle a détaillé les mois et les années passés à enquêter sur ce passé qui forge, aujourd’hui, son histoire personnelle. Elle a également insisté sur la somme considérable d’ouvrages documentaires consultés pour être à la hauteur de son sujet.
À la question d’une élève sur la réaction de sa famille, Anne BEREST a évoqué de quelle manière elle a poursuivi le travail d’enquête amorcé par sa mère et comment celle-ci s’est imposée comme héroïne. Au travers de cet ouvrage, l’autrice renoue avec cette culture yiddish qui lui était étrangère durant son enfance et son adolescence.
Lors d’un échange avec des élèves, A. BEREST souligne l’importance des certaines personnalités qui font figure de modèles pour elle : Claude LANZMANN, Marceline LORIDAN et Simone VEIL, pour laquelle il n’y a pas de devoir de mémoire, mais un devoir de transmission.
Un élève la questionnant sur les moments forts de l’écriture de l’œuvre, la romancière avoue avoir ressenti une fébrilité à la découverte de l’identité de l’auteur de la carte postale. Elle évoque également avoir été déstabilisée et troublée en lisant les œuvres de Noémie, sa grand-tante. En effet, l’héroïne du roman inachevé se nommait Anne. L’autrice, durant cette période, toute entière consacrée à son écriture, a cru devenir folle !
Anne BEREST a souhaité, elle aussi, questionner les élèves, car elle s’est dit particulièrement attachée à l’avis des lycéens. Elle leur a demandé comment ils avaient réagi à l’annonce de leur participation au Prix, quelles sont leurs pratiques de lecture et comment se construit leur découverte du roman contemporain.
La rencontre s’achève sur une question de la romancière désireuse de connaître quels personnages ont le plus touché les élèves et sur les traditionnelles dédicaces.